L’acquisition de capital consiste en une question de temps pour l’activité de toute société. Elle intervient notamment pour l’expansion et la mise en valeur (prospection) de nouveaux marchés, l’acquisition de nouvelles machines ou l’atténuation de situation d’endettement financier. Même si une société n’a pas un besoin actuel de financement, cette réflexion arrivera tôt ou tard sur pléthores d’éventuelles situations à anticiper.
Dans la première partie (Partie 1) de cet article, nous souhaitons vous présenter les différentes possibilités de financement. Dans la seconde partie (Partie 2), nous vous présenterons un modèle théorique anticipant quelle source de financement intervient à quel stade de la « vie » de votre société. Dans l’éventualité où vous n’avez pas le temps de lire ces deux articles en entier, nous vous mettons naturellement un récapitulatif à chaque fin d’articles (pour les Parties 1 et 2).
Les différentes formes de financement
Pour financer une société il convient toujours d’unir deux parties ( au minimum) : le preneur et le donneur de financement (en droit : débiteur et créancier d’une dette). Lorsque vous êtes débiteur, vous souhaitez recevoir un crédit pour votre activité ; dans ce cas, il convient de bien connaître votre créancier, soit l’autre partie.
our le créancier par contre, il réside toujours un risque que le débiteur ne soit plus solvable (qu’il ne rembourse pas sa dette). Dans ce cas, le créancier perd de l’argent. Ainsi, avant l’octroi d’une dette en vue d’un financement de société, le créancier demande souvent une évaluation du risque. Dans cette optique, celui-ci détermine si ou à quels conditions un financement peut s’effectuer. Un aspect particulier de cette évaluation du risque réside dans la détermination de la phase du cycle de vie d’une société ; et dans laquelle la société en question se trouve. Nous présentons ci-dessous un modèle de cycle de vie et indiquons les formes de financement adaptées aux différentes phases.
Pour le financement, il faut différencier entre le capital propre et le capital étranger.
Capital propre (fonds propres)
Le capital propre s’obtient avec les biens patrimoniaux de la société (= les actifs) en déduisant certaines dettes (capital étranger). Le capital-actions consiste en une part du capital propre et provient d’une mise de fonds de la part des détenteurs de quote-parts (= les actionnaires). Cela a pour but que la société dispose des moyens financiers suffisants pour débuter et d’être opérative. Le capital propre intervient notamment pour le financement de projets risqués avec une perspective de long terme. En outre le capital propre revêt d’une fonction de garantie pour les engagements de la société.
Capital de fondation
La forme la plus courante de fonds propres est apportée à l’entreprise lors de sa fondation. Lors de la fondation d’une SA, les fondateurs doivent apporter au moins CHF 100’000 à l’entreprise (en cas de libération partielle, au moins CHF 50’000). Pour une Sàrl, le capital initial doit être d’au moins CHF 20’000.-
Les 3F : Friends, Family and Fools
Au début, il est souvent très difficile d’obtenir un financement par des tiers. C’est souvent à ce moment-là que les 3F entrent en jeu : « Friends, Family and Fools », soit « les amis, la famille et les fous » (traduction libre). L’avantage est qu’ils donnent de l’argent au fondateur « parce que c’est lui ». Cela signifie que les 3F accordent le financement avec beaucoup moins d’informations sur l’entreprise que ne le feraient d’autres investisseurs. De plus, le processus jusqu’à la mise à disposition des fonds est nettement plus court. Enfin, la décision finale concernant l’entreprise reste souvent entièrement entre les mains du ou des fondateurs.
Si vous optez toutefois pour un financement par le biais des 3F, vous devez impérativement informer les bailleurs de fonds des risques encourus. Vous devez également être conscient des risques que vous prenez personnellement : si votre projet échoue, vous perdrez l’argent de vos amis et de votre famille. Cela peut avoir des répercussions très négatives sur votre environnement personnel. Veillez donc à ne pas emprunter d’argent à des personnes qui ne peuvent pas se permettre de le perdre.
Les sociétés de venture-capital
Il s’agit de sociétés spécialisées dans l’octroi de capital-risque (venture-capital en anglais). Elles prennent une participation dans l’entreprise et espèrent réaliser des bénéfices si celle-ci prospère. Les sociétés de venture-capital mettent généralement les fonds à disposition sans garanties traditionnelles. La plupart du temps, elles soutiennent également les propriétaires en leur fournissant des conseils et se considèrent ainsi comme des accompagnateurs dans la phase de démarrage. Une fois leur mission accomplie, elles revendent leurs participations à de nouveaux investisseurs. Les sociétés de venture-capital investissent souvent des sommes importantes, supérieures à 1 million de francs suisses, dans une seule entreprise. Elles ont donc des exigences élevées en matière de reporting. Afin de protéger votre investissement, vous souhaitez être régulièrement informé des chiffres et des développements importants de l’entreprise. Cela entraîne souvent une charge de travail supplémentaire qu’il ne faut pas sous-estimer.
Les business angels
Ils suivent en fait la même approche que les sociétés de venture-capital, mais à un niveau moins élevé. puisque les investissements s’élèvent généralement à quelques centaines de milliers de francs suisses. Les business angels sont souvent des managers ou des hommes d’affaires chevronnés qui ne sont plus actifs dans le domaine opérationnel, mais qui souhaitent continuer à s’investir dans des entreprises. Ils ne sont toutefois pas une organisation à but non lucratif. Les business angels veulent aussi gagner de l’argent. Ils exigent un aperçu approfondi des plans d’affaires, jouent le rôle de conseillers et de mentors pendant la phase de démarrage, puis vendent leurs parts à de nouveaux investisseurs à un stade ultérieur.
Le capital étranger
Les capitaux étrangers comprennent tous les fonds mis à la disposition de la société par des tiers. Ceux-ci doivent être remboursés à un moment donné. Les entreprises se financent généralement par le biais de capitaux étrangers. Cela s’explique également par des considérations fiscales. Les capitaux étrangers sont principalement utilisés pour financer des projets clairs présentant un risque limité.
Les crédits bancaires
Dans le domaine des crédits bancaires, on distingue les crédits en compte courant (destinés au financement des actifs circulants) et les crédits d’investissement (destinés au financement des actifs immobilisés). La « règle d’or du bilan » stipule que les investissements à long terme doivent être financés par des capitaux étrangers à long terme et les investissements à court terme par des capitaux étrangers à court terme (congruence des échéances). Les banques ont souvent des critères très précis pour accorder ou refuser un crédit. Pour les entreprises nouvellement créées, le risque est généralement trop élevé pour les banques, qui refusent donc de leur accorder des crédits.
Le capital étranger des actionnaires (détenteurs)
Le capital étranger est mis à disposition par les détenteurs. Les bailleurs de fonds n’agissent pas en tant que propriétaires de la société, mais en tant que bailleurs de fonds étrangers. Les capitaux étrangers à long terme mis à disposition par les propriétaires remplissent souvent la fonction de « quasi-fonds propres ». Si le propriétaire accorde son prêt à un moment où aucun tiers n’aurait prêté d’argent à l’entreprise en raison de sa mauvaise situation commerciale, on parle alors de prêt de sociétaire remplaçant des fonds propres. Le traitement de ces prêts fait l’objet d’une controverse. La doctrine dominante part du principe qu’il convient de se baser sur la forme juridique et la volonté des deux parties (bailleur et emprunteur) et non sur l’approche économique. La requalification du capital étranger en capital propre par l’administration fiscale a pour conséquence que les intérêts peuvent être qualifiés de dividendes (problématique du capital propre dissimulé). Il en résulte un bénéfice plus élevé pour l’entreprise.
Les emprunts convertibles
Les prêts convertibles peuvent être accordés par différents types d’investisseurs. Un prêt convertible est un prêt qui peut être converti ultérieurement en fonds propres. Il est souvent utilisé lorsqu’il n’est pas encore possible de déterminer une évaluation équitable de l’entreprise à un stade précoce de l’investissement. Différents critères peuvent être fixés pour définir les conditions et les modalités de la conversion.
Exemple :
Michel Favre a fondé une start-up avec un capital-actions de CHF 100 000 (100 000 actions à CHF 1 chacune) et obtient d’une connaissance fortunée un prêt convertible d’un montant supplémentaire de CHF 100 000. Vous avez convenu d’un taux d’intérêt annuel de 10 % et d’une conversion lors du prochain tour d’investissement. Lors de la conversion, la connaissance bénéficie en outre d’une remise de 40 % sur les actions, car elle prend un risque important en investissant tôt. Au bout de deux ans, l’entreprise a bien démarré et Michel Favre trouve un investisseur en capital-risque qui souhaite investir CHF 0,5 million en échange de 30 % de l’entreprise. La connaissance de Johann obtient ainsi 10 % de l’entreprise.
Calcul : CHF 500’000 correspondent à 30 %, ce qui signifie que l’investisseur paie CHF 16,67 par action (CHF 500 000 / 30 000 actions). L’ami a perçu un intérêt de 12,1 % sur deux ans, qui est normalement crédité sur le prêt. Le prêt s’élève donc à CHF 121 000 (CHF 10 000 la première année, CHF 11 000 la deuxième année). Comme il bénéficie d’une remise de 40 %, il ne doit payer que CHF 10 par action. Il obtient ainsi, pour son investissement de CHF 100’000, un total de 12’100 actions de la société.
Les relations entre fonds propres et capitaux étrangers
Toute société doit viser un rapport raisonnable entre fonds propres et capitaux étrangers. Ce rapport varie toutefois selon les branches. Une entreprise doit néanmoins disposer de fonds propres suffisants pour pouvoir absorber d’éventuelles pertes et avoir suffisamment d’actifs pour remplir ses obligations.
Une entreprise en pleine croissance doit renforcer ses fonds propres, ce qui peut être réalisé grâce à un financement par participation. La société gagne ainsi en marge de manœuvre et peut imposer ses conditions de crédit aux banques grâce à sa position solide.
L’essentiel en bref
- Capital propre (fonds propres)
- Capital de fondation
- capital de départ des fondateurs ; qui l’apportent à la société
- le capital propre (fonds propres) sert à se couvrir des pertes
- les 3F : Friends, Family, Fools
- capital du cercle de connaissances du(des) fondateur(s)
- Le créancier doit dans des cas extrêmes pouvoir renoncer au prêt
- Les business angels
- des investisseurs externes, qui mettent à disposition des sommes moindres
- ils apportent souvent des connaissances techniques et un carnet d’adresses à la société
- long horizon de placement (d’investissement)
- Les sociétés de venture-capital (capital-risque)
- elles investissent de plus gros montants
- elles souhaitent disposer d’une stratégie de sortie claire entre 3 et 5 ans
- Le capital étranger
- Les crédits bancaires
- financement par des créanciers institutionnels (par ex. fonds de placements)
- financement d’engagements à court terme (crédit de compte courant ; de consommation)
- Le capital étranger des actionnaires (détenteurs)
- peut être considéré comme fonds propres d’un point de vue fiscal
- Les emprunts convertibles
- peuvent se transformer ultérieurement dans les fonds propres
- Les relations fonds propres et capital étranger
- Suffisamment de fonds propres sont nécessaire pour les start-ups
- Les crédits bancaires
- Capital de fondation
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